En ce 18 juin, le stage annuel de l’École des plantes nous conduit en Périgord à St Julien de Crempse. Après avoir traversé bois et forêts depuis l’autoroute et fait connaissance avec ce poumon vert à l’habitat dispersé, nous découvrons « le Manoir du grand Vignoble », jolie demeure périgourdine du XVIIème, entourée d’une mare, de terres et de chevaux. L’endroit isolé est magnifique.

Depuis quelques jours il fait très chaud, la canicule n’est pas loin et la végétation déjà bien avancée. Les Bignones orangées fleurissent abondamment et décorent murs, poteaux et tonnelles du « jardin salle à manger » où nous dégustons, le soir même, Périgord oblige, un parmentier de canard ! Toute la semaine la cuisine nous ravira.

Lundi 19 juin

Lundi matin nous herborisons dans la propriété : autour des tennis et piscine en sous-bois, dans la cour et vers la mare. L’après-midi nous partons pour le joli village de Queyssac, il fait 34 degrés à l’ombre.

  • Nous admirons : le « pigeonnier ? Silo ? Chef d’œuvre de compagnon ? …. Il garde son secret !
  • La jolie petite rivière Mary dans laquelle poussent des plantes filtrantes et dépolluantes et où volètent, parmi les grandes libellules, de belles demoiselles Rhinocypha aux ailes bleu-noir.

Pour l’exploration du « chemin des orchidées », la chaleur plombante du soleil ne rend pas la chose aisée, mais l’ombre d’un grand Noyer nous accueille.

Mardi 20 juin

Mardi matin nous partons à la recherche d’une tourbière au Laquin vers le site de Gammareix à 88m d’altitude, pas facile à trouver ! Heureusement, nous ne sommes que quelques-uns ; le lieu est petit, dangereux par ses trous très profonds. La Drosera y est reine, elle vit en compagnie de la Linaigrette, la Callune, la Molinie et les Sphaignes. Il nous faut renoncer à y emmener le groupe !!! En revenant vers le parking le chant des cigales régale nos oreilles.

Session botanique école des plantes juillet 2017 Bergeracois

Mercredi 21 juin

Mercredi matin, en herborisant le long de la route autour de l’hôtel, Bruno de Foucault rencontre une belle station de Camomille romaine alors que Daniel Petit et Chantal Van Haluwyn découvrent le site du Cingle de Trémolat au-dessus d’un méandre de la Dordogne.

Le soir, c’est l’accueil des participants au stage dans la salle mise à notre disposition par l’hôtel. Chantal donne les instructions pour les jours à venir et tout ceci se termine avec la joie de se retrouver autour du verre de l’amitié !!!!

Jeudi 22 juin

Jeudi matin nous herborisons en deux groupes avec Bruno de Foucault et Daniel Petit, dans l’enceinte de la propriété. La végétation y est celle des sols acides du fond euro-sibérien, alors nous retrouvons une végétation connue. Pour les arbres : le Marronnier d’inde, le Pin maritime, le Chêne sessile, le Robinier faux-acacia, le Charme et l’Alisier torminal. Le Chêne tauzin et le Chêne vert étant plus aquitains. Dans les arbustes nous pouvons bien observer la différence entre l’Ajonc d’Europe et l’Ajonc nain et retrouver le Noisetier, l’Aubépine, le Genêt à balais, la Callune et la Bruyère cendrée. Au-dessous, la Fougère aigle est bien présente mais aussi la Garance voyageuse…..parmi bien d’autres…et même la Jasione des montagnes.

Il fait beaucoup trop chaud pour herboriser encore l’après-midi, alors la « popotière » distribue les sandwiches et à 14 heures nous nous retrouvons en salle avec Bernadette Peyrac pour qui la phytothérapie n’a pas de secrets. Elle nous raconte les vertus et l’utilisation des plantes rencontrées le matin : l’Achillée millefeuille trésor des chemins ; l’Aubépine, l’Agripaume, la Menthe, le Frêne, la Reine des prés, la Brunelle, l’Ortie, le Pin sylvestre et bien d’autres….

Vendredi 23 juin

Vendredi …On respire… Nuages et bruine ayant ravi les pèlerins, nous nous dirigeons vers Queyssac où, après avoir herborisé le long de la petite Mary si jolie, nous empruntons le chemin des orchidées et rencontrons le Pin sylvestre et le Chêne pubescent mais aussi le Tilleul à larges feuilles et l’Erable champêtre. Beaucoup d’arbustes tels que : le Buis, le Houx, le Genévrier, le Troëne, les trois Viornes, le Camerisier, le Nerprun cathartique, le Fragon piquant ou autres Cornouiller, Fusain et Sureau.

Si les orchidées sont défleuries, il reste trace de l’Orchis bouc et de jolies fleurs de Lin à feuilles étroites, la Knautie des champs et la Bugrane au milieu de l’Origan commun très abondant sur les talus. Nous avons aussi la chance d’observer, sur un muret, la délicate Capillaire de Montpellier.

L’après-midi Gérard Peyrac nous explique la formation géologique du Périgord, divisé en quatre territoires colorés : le blanc, le noir, le pourpre et le vert.

Bernadette prend le relais en nous vantant les mérites du Fenouil, de l’Origan, du Tilleul , de la Chicorée et d’autres encore, sans oublier de nous rappeler la dangerosité des plantes toxiques que nous avons aussi rencontrées : la Morelle douce-amère, le Pétasite, la Vipérine, le Gui, ou le Fusain d’Europe.

Samedi 24 juin

Samedi, soleil et chaleur sont de retour ; nous allions tourisme et herborisation en rejoignant le « Cingle de Trémolat ».

La végétation très différente, celle d’un talus calcaire exposé au sud, nous permet de rencontrer des méditerranéennes telles que l’Ail à tête ronde, le Liseron cantabrique, le Fumana à feuilles de bruyère, l’Hélianthème des Apennins ou encore l’Orpin de Nice. Le panorama est unique et splendide sur la plaine de la Dordogne.

Près de l’Auberge des trois canards, où nous pique-niquons, nous découvrons la bordure d’un petit champ d’orge où voisinent : l’Ail des vignes, la petite Centaurée élégante, l’Avoine à chapelets et à barbe, le Liseron des champs et la Renouée liseron.

Nous partons alors pour Limeuil au confluent de la Vézère et de la Dordogne sur lesquelles fleurit un tapis de Renoncule aquatique et chacun, selon ses désirs, s’égaie dans Limeuil. Beaucoup se retrouvent tout en haut, aux Jardins panoramiques, à l’emplacement de l’ancien château-fort. Ensuite Il nous faut rentrer afin d’écouter Bernadette ; elle nous redit que Dame nature est décidément bien riche, mais il ne faut jamais oublier l’adage qu’André Caudron ne cessait de répéter : boisson, potion, poison…tout est question de dosage !!!

Le Périgord ne nous a pas livré tous ses secrets tant la région est riche de sa diversité, mais nous avons pu jouir de son calme et de sa sérénité et partager, une fois encore, des moments d’amitié autour de cette passion commune qu’est la découverte de la flore et de ses secrets.

Pascale LAUNE