Compte-rendu de la session 2021 -Jura
L’équipe encadrante arrive à Ornans le dimanche 20 juin en fin d’après-midi, rejointe par quelques « fidèles » des sessions et par Bruno et Michèle de Foucault. Ornans, petite Venise Comtoise, est une ville du Doubs de près de 4500 habitants. C’est un centre culturel et touristique situé au cœur du premier plateau du massif du Jura, dans la vallée de la Loue. C’est également la ville natale du peintre Gustave Courbet.
Dès le lundi matin, il faut se mettre au travail et choisir les meilleurs sites qu’on proposera aux participants. Pendant les trois jours de préparation, Joëlle et Jean-Charles récoltent les plantes à commenter et ont prévu à cet effet tout un dispositif de conservation. Le soir, Bruno et Daniel mettent à jour la liste des plantes observées au cours de la journée. Au cours de l’après-midi de mercredi, c’est l’opération « impression de la liste des plantes ». Malgré quelques incidents techniques dus à une imprimante qui n’avait pas apprécié d’être transportée de Bailleul à Ornans, tout est imprimé grâce à la diligence de l’hotellière et chaque participant pourra ainsi à loisir travailler la (longue) liste des plantes observées pendant ces trois jours de préparation ! (voir liste ci-dessous).
Jeudi 24 juin
Rendez-vous est donné aux sources du Lison, on ne peut trouver mieux pour un premier contact avec les participants de la session. Lors des prospections, ce site nous avait séduit par sa beauté mais aussi par ses capacités d’accueil : grand parking, hall protégé de la pluie avec tables et bancs. Nous avions donc décidé que nous y ferions l’accueil du jeudi matin, y prendrons le pique-nique et ferons les commentaires de plantes. Nous n’avions donc plus à craindre les aléas météorologiques, quel gros souci en moins !
Ce site, classé depuis 1912, est très bien documenté par des panneaux explicatifs. Nous y apprenons qu’il est à l’origine de la réflexion qui a abouti à la première loi sur la protection des sites et des paysages grâce à l’action de Charles Beauquier, journaliste, juriste et député du Doubs sous la IIIe République. La « loi Beauquier » est votée en 1906 et le site des sources de Lison est définitivement protégé de la défiguration par l’installation d’une centrale hydro-électrique ! Un arrêt sur un belvédère permet de dominer la reculée de Norvaux. Cette vallée en cul de sac, aux parois abruptes est un élément caractéristique du relief jurassien. Pourquoi le terme de reculée ? Un panneau nous en donne l’explication : « au cœur de ce plateau calcaire, sous nos pieds, l’eau d’infiltration circule en abondance dans un réseau complexe de galeries souterraines. Quand elle réapparaît sous forme de source au pied du front rocheux, son action physique et chimique érode lentement le calcaire : la rivière naissante creuse son lit en s’enfonçant dans le plateau alors que la source « recule » inexorablement, comme si elle recherchait en permanence ses origines ».
Les participants sont répartis en deux groupes dirigés respectivement par Bruno de Foucault et Daniel Petit, avec la collaboration de Jean-Joseph Hugé. Joëlle et Jean-Charles Décaudin exposent les plantes qui feront l’objet de commentaires lors de leur retour de la balade botanique. Ces commentaires, longuement préparés et richement documentés sont agrémentés d’anecdotes, de conseils et de formules. Après une pause pique-nique bien méritée, c’est le départ en file indienne par les petits chemins jurassiens (pas toujours carrossables !) au-dessus de Bolandroz, à la croisée de deux routes au niveau d’un relais pour chasseurs et forestiers. La journée se termine par de nouveaux commentaires de plantes. D’un point de vue météorologique un petit épisode pluvieux n’aura troublé qu’un court instant la session de la matinée.
Vendredi 25 juin
Rendez-vous à Amancey (à 17 km d’Ornans). Le groupe sera divisé en deux sous-groupes ; l’un visitera la SARL Aromacomtois, l’autre ira jusqu’au parking du Grand Bois pour herboriser. En milieu de matrinée, les deux sous-groupes seront intervertis. Cette société produit des huiles essentielles de résineux issus de la cueillette sauvage dans le massif du Jura, en partenariat avec l’ONF (Office National des forêts) : sapin blanc, sapin douglas, pin sylvestre, mélèze, épicéa. Ces huiles essentielles sont produites à partir de la distillation des aiguilles, sur un alambic totalement innovant et une génératrice de vapeur alimentée aux granulés de résineux. Puis ces huiles essentielles sont transformées en produits de thérapie, cosmétique (savons solide et liquide issus d’un procédé de saponification à froid, shampoing douche, huiles de massage), parfumerie (parfums d’ambiance et assainissant) et confiserie (bonbons cuits au miel de sapin du Jura, gommes sans sucre au miel de sapin du Jura). Nous sommes séduits par la qualité de l’accueil de Grégory Haye, gérant de la société. Si nous apprenons beaucoup sur la distillation des huiles essentielles de résineux, nous prenons réellement conscience de ce que signifie une économie locale et éco-responsable. Tous les participants sont enthousiasmés par leur visite et ont du mal à quitter les lieux mais il faut vite repartir au sud de Cléron : pique-nique – balade botanique puis rendez-vous sur un terre-plein à l’ombre d’un superbe tilleul où Joëlle et Jean-Charles nous attendent pour les commentaires de plantes.
Samedi 26 juin
Les herborisations se font aux environs d’Ornans, toujours avec la même disponibilité des encadrants. La météo est vraiment clémente pour cette dernière journée qui se termine en beauté par de riches commentaires. On se quitte en se disant à l’année prochaine lors de la prochaine session. D’autres participants viendront à la journée régionale de juillet prévue cette année sur le terril d’Estevelles et les pelouses métallicoles d’Auby.
Photo : ©Leonid Andronov – Adobe Stock